“Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas!”
Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase, si simple, mais dont il est ô combien important de se rappeler! Mais comment s’y prendre pour arriver à ne pas produire de déchets? À moins de vivre à 100% de la terre, sans aucun intrant de l’extérieur, c’est impossible. Cependant, il est tout à fait possible d’entamer une démarche pour réduire le plus possible vos déchets. Si on utilise le terme “zéro déchet” c’est surtout parce qu’il sonne mieux à l’oreille que celui de “réduire mes déchets” ou de “moins de déchets possibles”… Voilà pourquoi on utilise ce terme plus rassembleur et qui englobe plusieurs interprétations.
Lorsqu’une personne vous dit être “zéro déchet”, elle est la seule personne à savoir ce que cela signifie exactement, puisque chacun a sa limite, et c’est normal! Certaines personnes zéro déchet préféreront utiliser un bidet et du papier de toilette lavable, tandis que pour d’autres, cela n’est pas du tout envisageable. Chaque adepte avance à son rythme et selon ses limites dans cette démarche. L’impact sera beaucoup plus grand si ce sont des milliers de personnes qui adoptent des gestes zéro déchet dans leur quotidien, plutôt qu’il y ait une seule personne, qui soit 100% zéro déchet.
Comment définir le zéro déchet?
Le zéro déchet, c’est lorsque l’on se questionne sur notre façon de consommer, pour tenter de réduire les déchets le plus possible, à la hauteur de nos capacités et de nos limites. Celles-ci seront différentes pour chaque personne. Par exemple, les personnes ayant des allergies alimentaires ne pourront pas consommer d’aliments vendus en vrac. Les personnes vivant dans une région éloignée des grands centres n’auront peut-être pas accès à un commerce alimentaire qui vend des aliments secs en vrac. Cependant, il est fort possible qu’elles puissent acheter des vêtements ou des petits appareils électroménagers dans une friperie ou un sous-sol d’église de leur municipalité.
Les 5R pour le zéro déchet
Le mouvement zéro déchet s’inspire de la hiérarchie des 3R, qui sont Réduire, Réutiliser et Recycler. Depuis quelques années, deux nouveaux «R» sont souvent mis au sommet de la hiérarchie : Repenser et Refuser.
Quand on entame une démarche vers le zéro déchet, cela ne signifie pas seulement d’acheter des aliments en vrac dans des pots en verre. C’est aussi une bonne occasion pour repenser notre façon de consommer, en essayant de trouver des alternatives durables aux objets jetables que l’on consomme. C’est aussi le bon moment pour chercher à optimiser ce que nous avons déjà à la maison, avant de se procurer de nouveaux objets.
Voici ce que signifient les 5R, dans l’ordre dans lequel nous devons les appliquer:
Repenser nos façons de produire et de consommer. Est-ce qu’on a besoin de consommer autant? Il est plus économique de choisir un objet durable et bien conçu, plutôt que d’acheter un équivalent qui est mal conçu et mal fabriqué, qui est impossible à réparer et que l’on devra remplacer régulièrement. Encore mieux, on peut emprunter ce dont on a besoin pour en faire l’usage et le retourner à son propriétaire par la suite. C’est tout un nouveau monde de possibilités qui s’offrent à nous quand on débute ce genre de démarche.
Refuser d’acheter ce dont on n’a pas réellement besoin. Refuser un article promotionnel gratuit, refuser d’acheter un article de cuisine qui n’est pas essentiel, refuser des ustensiles jetables dans la commande d’un plat pour emporter et même refuser un cadeau dont on n’a pas besoin. Ce sont tous des exemples de gestes que l’on peut poser pour réduire les déchets avant même d’en créer.
Réduire notre consommation. Avant d’acheter un nouvel article, pensez à vérifier si vous ne possédez pas déjà un objet qui remplit cette fonction. Est-ce que vous pouvez emprunter ce dit-objet à un ami ou un voisin? Est-ce que vous pouvez le louer? C’est ici que vous pouvez user de votre créativité dans la façon de répondre à votre besoin “d’utiliser” un objet, plutôt que de le “posséder”.
Réutiliser les objets jusqu’à leur fin de vie. Vous pouvez rallonger la durée de vie des objets du quotidien en les entretenant de façon adéquate, en les réparant lorsque c’est possible, et en faisant des dons aux friperies et ressourceries lorsque vous n’en avez plus besoin, pour que quelqu’un d’autre en profite. Réutiliser, c’est aussi privilégier les achats de seconde main au lieu des achats d’items neufs.
Recycler les contenants, emballages et imprimés. Lorsque nous avons appliqué les 4 premiers R, le nombre d’objets qui se retrouvera au bac de récupération devrait avoir diminué. Depuis le 1er janvier 2025, les directives pour la récupération des matières recyclables se sont tellement simplifiées qu’il est rendu beaucoup plus facile de bien trier à la maison. Contenants, emballages et imprimés, c’est tout! De plus, la consigne a été élargie à plus de types de contenants. Quand on sait que 100 % des canettes et des bouteilles consignées qui sont rapportées dans le système de consigne sont recyclées, on comprend pourquoi c’est important d’y participer. Le recyclage ne règlera pas tout, mais c’est très important d’y participer en récupérant tout ce qui peut l’être.
Composter les matières organiques, tout en faisant un effort pour éviter le gaspillage alimentaire en amont en suivant ces 3 étapes: premièrement, il est important de bien planifier les repas. Ensuite, il faut entreposer les aliments aux bons endroits dans le frigo, en s’assurant de les utiliser avant qu’ils ne soient périmés. Finalement, découvrez comment utiliser chaque partie des aliments qui sont comestibles. Vous pourriez être surpris par le goût piquant du pesto de feuilles de radis, ou le croquant des pieds de brocolis!
Éliminer les déchets ultimes, ceux que l’on n’a pas pu éviter. En 2021, on a produit 716 kg de déchets en moyenne par personne au Québec[1]. Cela inclut les déchets de sources résidentielles et non résidentielles (Industries, commerces et institutions – ICI). La production de déchets résidentiels s’élevait à 225 kg par habitant. C’est donc dire qu’il y a une grande quantité de déchets produits à l’extérieur de nos foyers, par exemple dans les industries qui fabriquent ce que l’on achète, dont on a pas nécessairement conscience puisqu’on ne les voit jamais. À titre d’exemple, la production d’un téléphone cellulaire nécessite 600 fois son poids en ressources[2]. Lorsque l’on réduit notre consommation, cela a un impact bien au-delà de ce que l’on voit dans nos poubelles à la maison.
Par où commencer
Maintenant que vous comprenez bien la hiérarchie des 5R, quel est le premier geste que vous avez envie de poser pour réduire vos déchets? C’est à vous de décider! Débuter là où vous en avez envie, et surtout, ne faites pas tout en même temps! Cela vous ajouterait une grande pression et risquerait de vous décourager. Soyez indulgent avec vous-même et ne vous brusquez pas. Lâchez prise sur les choses que vous ne pouvez pas contrôler et concentrez-vous là où vous pouvez agir.
Voici quelques idées en vrac (!) d’actions que vous pouvez prendre dès maintenant pour vous aider à réduire vos déchets:
Désabonnez-vous des infolettres qui vous donnent envie d’acheter des choses dont vous n’avez pas besoin ;
Cessez de suivre les influenceuses et les influenceurs sur les réseaux sociaux qui vous incitent à acheter avec leur code promo. Réduisez le temps que vous passez sur les réseaux sociaux. Vous pouvez même mettre une limite de temps sur votre téléphone pour qu’il vous prévienne lorsque c’est dépassé. Sous serez ainsi moins exposé·es aux publicités ;
Allez jeter un coup d’œil dans votre frigo pour repérer les aliments qui seront bientôt périmés et composez une recette à partir de ces ingrédients.
Pour les prochaines étapes, c’est à vous de décider! Vous pouvez vous inspirer d’autrices québécoises qui vous partagent leurs trucs pour réduire les déchets:
