Les produits que nous consommons au quotidien sont très souvent suremballés. L’industrie ne se limite plus à l’emballage nécessaire pour protéger le produit. Le suremballage est devenu très populaire. Pourquoi nous propose-t-on tous ces emballages inutiles? Le suremballage dans le secteur alimentaire concerne toute la chaîne d’approvisionnement : la production, la transformation, la distribution, le commerce de détail et la consommation. Il s’agit, la plupart du temps, d’emballages à usage unique qui deviennent rapidement des quantités importantes de déchets. En tant que consommateur, le choix de produits alimentaires non suremballés pourrait constituer notre réponse à l’industrie pour démontrer notre engagement envers la réduction des déchets à la source.

Les types d’emballage et leurs fonctions

L’emballage protège le produit en conservant sa qualité et sa propreté et en facilitant son transport. On peut noter divers types d’emballage dans l’industrie:

  • L’emballage primaire : c’est celui qui est en contact direct avec le produit.
  • L’emballage secondaire : il regroupe un nombre d’emballages primaires.
  • L’emballage tertiaire : il est utilisé pour rassembler les emballages secondaires et permettre ainsi leur transport.

Quels sont les inconvénients de l’emballage ou du suremballage ?

Pour certains produits, l’emballage est souvent très utile, voire nécessaire pour conserver l’état du produit. Cependant, plusieurs produits pour lesquels l’emballage n’est pas indispensable sont proposés aux consommateurs. Comme tout bien, des ressources sont nécessaires pour concevoir des emballages. Ainsi, leur surproduction augmente la pression sur les ressources naturelles.

La gestion des emballages à usage unique en fin de vie constitue un enjeu de la gestion des matières résiduelles. Le tri, le recyclage et l’élimination de ces résidus exigent beaucoup de ressources. Certaines matières constituant ces emballages sont difficilement recyclables. Aussi, certains emballages deviennent des résidus ultimes qui correspondent à des déchets qui ne peuvent être ni recyclés ni valorisés. Ils sont destinés à l’élimination en fin de vie.

La réduflation qui devient de plus en plus populaire dans l’industrie alimentaire est une stratégie qui consiste à réduire la quantité de produits tout en conservant le même prix. Dans ce cas, l’emballage devient souvent surdimensionné, car sa taille est maintenue afin de camoufler la quantité de produit inférieure. Cette pratique, en plus de tromper le consommateur a également un impact écologique car elle favorise le suremballage.

L’emballage de certains produits favorise le gaspillage alimentaire. Les produits emballés dans les épiceries sont souvent offerts à des quantités fixes. Ces quantités, parfois importantes, peuvent être mal adaptées à la situation d’une petite famille ou d’une personne vivant seule.Avec les différents impacts économiques, environnementaux et sociaux liés à la conception et à la gestion des emballages en fin de vie, il est nécessaire de réduire les emballages à usage unique et d’éviter ceux qui sont inutiles.

Le vrac s’impose pour réduire nos déchets à la source

Acheter en vrac avec ses propres contenants réutilisables ou avec des contenants consignés permettrait de réduire les déchets à la source. La réduction des emballages reviendrait à alléger la tâche de la gestion des matières résiduelles et à diminuer la pression sur les ressources naturelles extraites pour concevoir ces emballages.

Le vrac peut constituer une solution au gaspillage alimentaire. Avec le vrac, on peut ajuster les quantités d’aliments achetées à la taille de notre ménage. Cet avantage du vrac est pertinent pour notre société actuelle car 18,5% de la population québécoise de 15 ans et plus vit seule.

L’achat en vrac permet de ne plus se faire avoir par les pratiques trompeuses de l’industrie alimentaire comme la réduflation. Avec le vrac, c’est vous qui fixez les quantités que vous achetez.

Deux principaux mythes sur le vrac

  1. Le vrac est cher. Les produits vendus en vrac sont souvent issus de l’agriculture biologique, de l’artisanat et du commerce équitable. Cet ensemble de critères justifie souvent le prix des produits. En plus de réduire ou d’éviter les emballages, vous bénéficiez de produits de qualité. Pour certains produits, le vrac même avec une meilleure qualité peut s’avérer moins cher que les produits emballés. Le vrac vous permet de mieux gérer vos dépenses car vous limitez vos achats à la quantité désirée. Prenons l’exemple d’un ingrédient dans une recette occasionnelle, vous n’êtes pas obligés de prendre un gros sachet alors que vous avez tout juste besoin d’une petite quantité.
  2. Le vrac n’est pas hygiénique. Les épiceries en vrac, comme tout autre commerce alimentaire, sont soumises à un contrôle de salubrité. Les commerçant·es respectent des procédures d’entreposage et de manipulation de la marchandise. Si vous avez des inquiétudes, vous pouvez toujours poser vos questions à votre commerçant·e pour en savoir plus sur les mesures d’hygiène du vrac. Selon Évelyne Guévremont, chercheuse en salubrité des aliments, aucune preuve scientifique ne démontre encore que la consommation d’aliments en vrac augmenterait plus des risques de maladies que la consommation d’aliments emballés. La microbiologiste recommande d’adopter les bonnes pratiques de manipulation des produits[1].

Où acheter du vrac?

Avec toutes ces informations sur l’impact des emballages à usage unique et l’importance de se tourner vers le vrac pour réduire vos déchets à la source, vous vous demandez sûrement quelle est la prochaine étape pour essayer l’achat en vrac. À cette fin, nous vous proposons des répertoires en ligne qui vous permettent de découvrir les épiceries en vrac partout au Québec et ailleurs au Canada.

Les pages vertes
Let’s Go Zero Waste
Zero Waste App

Nos épiceries traditionnelles devraient aussi suivre la tendance et élargir l’offre de produits en vrac car la réduction à la source dans le secteur alimentaire est plus que jamais nécessaire pour répondre aux défis de la gestion des matières résiduelles. Pour cela, les changements de pratiques sur la question du suremballage ou de l’emballage devraient aussi s’opérer sur l’ensemble du circuit d’approvisionnement au niveau des étapes de la production, de la transformation et de la distribution.

[1]Radio-Canada, Reportage de l’Épicerie:  La salubrité des aliments en vrac