Enfouissement
Au Québec, nous générons collectivement environ 20 tonnes de matières résiduelles à la minute (ceci inclut les matières éliminées, recyclées, compostées et valorisées). Cela représente plus de 10 millions de tonnes par année.
Ce sont 5,3M de tonnes de matières qui sont enfouies dans les lieux d’enfouissement. Cela représente environ 4 fois l’équivalent du volume intérieur du stade olympique.À cela s’ajoutent les matières résiduelles servant de recouvrement ou pour la réalisation de chemins d’accès qui représentent un ajout de 50% des quantités acheminées dans ces lieux d’élimination. Ce sera donc 7,5 millions de tonnes de matières résiduelles qui se retrouvent annuellement aux différents lieux d’enfouissement de la province.
Malgré nos efforts de recyclage et de compostage, nous produisons toujours plus de déchets par personne. Il faut mettre nos efforts ailleurs, en évitant de produire des déchets, en réduisant à la source!
Le Québec est le plus grand générateur de déchets au Canada, et le Canada est l’un des plus gros producteurs de déchets au monde! Même avec tous les efforts que nous déployons collectivement pour la récupération de nos matières recyclables générées à la maison, à peine un peu plus de 50 % d’entre elles sont acheminées à des fins de recyclage. Malgré cela, nos quantités envoyées à l’élimination ne cessent d’augmenter.
Année | Élimination par habitant |
---|---|
2019 | 724 kg |
2020 | 707 kg |
2021 | 716 kg |
Source: RECYC-QUÉBEC
Il est donc important de travailler sur la réduction à la source afin d’éviter de produire une matière résiduelle, même si elle est destinée au recyclage ou au compostage. Il faut se rappeler qu’une matière recyclable ou compostable récupérée est en fait une matière résiduelle générée que l’on doit traiter. Même si l’on utilise une quantité de matière recyclable dans un processus de fabrication, il y a de fortes chances que l’on y ajoute des matières premières vierges pour faire le produit fini.
Sur les (37) lieux d’enfouissements techniques, 5 de ceux-là gèrent plus de 80% des matières résiduelles de la province. Aussi, un seul de ces lieux d’éliminations accepte près du quart de toutes les matières résiduelles destinées à l’enfouissement de la province. Cette situation crée beaucoup d’iniquité sociale et interrégionale.C’est également pour cela qu’il faut revoir et repenser l’élimination de nos déchets.
Au Québec, nous générons 3 types de matières résiduelles. Celles provenant des ICI (industries, commerces et institutions) qui comptent pour 40% à 50% des matières résiduelles produites, les CRD (construction, rénovation et démolition), qui comptent pour environ 25% des matières résiduelles et enfin, les matières résiduelles domestiques qui comptent entre 20% et 30% des matières résiduelles que l’on gère.
Incinération
300 000 tonnes de matières résiduelles sont incinérées au Québec, dans 2 incinérateurs, soit à Québec et à Lévis. Ceux-ci éliminent les matières résiduelles tant résidentielles que celles provenant des ICI. Ces incinérateurs traitent respectivement environ 315 000 et 27 000 Tm annuellement. Il existe également deux autres incinérateurs à Montréal et à Longueuil mais qui sont exclusivement dédiés à l’élimination des boues provenant des stations d’épuration des eaux usées des municipalités qu’ils desservent.
L’incinération ne fait pas disparaître les déchets, elle les transforme; en émissions gazeuses, en résidus solides (appelés aussi mâchefers) ainsi qu’en cendres volantes. L’incinération produit également des substances hautement toxiques, dont les dioxines et les furanes. Tous ces résidus peuvent représenter près du quart de ce qui est entré dans l’incinérateur. Ce procédé ne mènera donc jamais au « zéro enfouissement ».
Recyclage
Lorsque l’on place un emballage dans le bac, nous faisons de la récupération, et non du recyclage. Ce bac de récupération sera acheminé au centre de tri, qui ne fait pas de recyclage non plus, il trie, pour acheminer au conditionneur, qui lui, acheminera au centre de recyclage, qui lui, recycle! Le bac vert, ou bleu, selon notre région, est donc un bac de récupération, et non un bac de recyclage. Mettre des emballages dans ce bac ne fait pas de nous des recycleurs!
Pour aider au processus de recyclage, il est important de concevoir et de mettre en marché des produits qui sont acceptés par nos centres de tri, et qui sont recyclables par les recycleurs, idéalement au Québec. Cela évitera d’avoir des contenants, des imprimés ou emballages qui nuisent aux opérations des centres de tri, pouvant même leur occasionner des bris et qui vont finalement se retrouver dans un site d’enfouissement.
Sur le gisement des matières recyclables à la maison, 52% sont effectivement acheminés à des fins de recyclage. De plus, en aval des centres de tri, les conditionneurs et les recycleurs font un tri à chaque étape de leurs procédés et doivent donc acheminer une partie des matières qu’ils reçoivent à l’élimination.
Source : Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec, RECYC-QUÉBEC
La consigne
Tout comme la collecte sélective, la consigne est uniquement une façon de récupérer des matières recyclables. Parce qu’elle fonctionne avec un incitatif économique pour le consommateur afin de réintroduire une matière ou un contenant dans un système de récupération, la consigne à des performances plus élevées que la collecte sélective pour des produits comparables. Aussi, comme les matières récupérées sont triées à la source et qu’elles ne sont pas mélangées entre elles par la suite, il n’y a donc pas d’intercontamination qui est engendrée, donc la qualité et la valeur des matières destinées au recyclage est plus élevée.
La consigne permet le réemploi des contenants comme pour les bouteilles de bières brunes, par exemple. Elle permet également, si désiré, le recyclage de la matière qui compose les contenants récupérés ou encore leur valorisation.
La consigne n’est pas un système qui est en opposition avec celui de la collecte sélective, au contraire, les deux systèmes sont complémentaires et ils offrent globalement de meilleures performances combinées. La consigne permet également de réduire les dépôts sauvages sur les rues ou dans les lieux publics, notamment. Elle contribue de plus à apporter un revenu d’appoint à des gens que l’on appelle les valoristes.
Depuis le 1er novembre 2023, la consigne est passée à 10 ¢ pour tous les contenants de boissons prêt à boire en aluminum de 100 ml à 2 litres. Les autres contenants qui sont déjà consignés sont également tous passés à 10 ¢.
En mars 2025, ce sera au tour des contenants prêts à boire de 500ml à 2L qui passeront également à une consigne de 10 ¢, sauf pour les contenants de verre de 500 ml à 2L, qui passeront à 25 ¢.
Le mode de récupération à changé. On peut rapporter les contenant chez certains détaillants participants. Vous pouvez consulter la carte des détaillants participants. Ce sont 4 milliards de contenants annuellement qui seront ramenés dans ces points de dépôts.
Le compostage
Les matières organiques représentent 40% des matières envoyées à des fins d’élimination (enfouissement ou incinération). Environ 50% des municipalités offrent la collecte des matières organiques. Ce pourcentage devrait augmenter assez rapidement dans la province car beaucoup de projets de collecte de matières organiques sont en voie de se réaliser.
Il faut également savoir qu’il existe une Stratégie de valorisation de la matière organique publiée par le ministère de l’Environnement du Québec. Cette Stratégie prévoit qu’en 2025 soit instaurée la gestion de ces matières sur 100 % du territoire municipal de la province et que 100 % des industries, commerces et institutions gèrent les matières organiques qu’elles génèreront alors.